2015 : Climat : le point sur 2 degrés

Par Adrastia

Crédit image Futura environnement
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Au mois de mai 2015 Adrastia diffusait un rapport, signé notamment par l’ONU et par le GIEC, qui alertait sur les risques de dégradation majeure de la biosphère à partir d’un réchauffement atmosphérique de seulement 1,5 degrés. Ces craintes sont malheureusement progressivement mieux étayées par les climatologues. Stabiliser le réchauffement à 2 degrés, si cela est possible, ne semble aucunement être la garantie d’empêcher des perturbations graves, hostiles tant à notre adaptation qu’à celle de la vie dans son ensemble.|i}

Ci-après deux articles faisant une synthèse de ces perturbations environnementales provoquées par le réchauffement, qui sont à venir ou déjà en cours.

23 mars 2016 : "Des points de basculement qui pourraient coûter cher", par Johann Lorcke

Extrait :

" Des scientifiques des universités d’Exeter, Zurich, Stanford et Chicago, estiment dans Nature Climate Change que les risques liés aux émissions de dioxyde de carbone ont été sous-estimés : plusieurs points de basculement climatique pourraient être franchis dès ce siècle conduisant à des dommages économiques irréversibles dans le monde entier. Par « point de bascule » ou « tipping point » en anglais, les chercheurs font référence à un seuil critique au-delà duquel « une perturbation minime altère qualitativement l’état de développement d’un système ».
Les chercheurs ont étudié les effets de cinq points de basculement qui interagissent sur l’économie mondiale : effondrement de la circulation océanique méridionale de l’Atlantique (AMOC en anglais), intensification d’El Nino, dépérissement de la la forêt Amazonienne, désintégration des calottes de glace du Groenland et de l’Antarctique de l’Ouest. "

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24 mars 2016 : Fonte des glaces, montée du niveau de la mer, et super-tempête, par Dorota Retelska

Résumé de l’étude de James Hansen citée par la journaliste :

" Nous utilisons des simulations numériques climatiques, des données paléoclimatiques et des observations modernes pour étudier l ‘effet de la fonte des glaces croissante en Antarctique et au Groenland. L’eau de fonte tend à stabiliser la colonne d’eau de l’océan, ce qui induit des effets secondaires amplificateurs qui augmentent le réchauffement sous la surface de l’océan et la fonte des plateformes glaciaires. L’eau froide de fonte et les effets dynamiques induits causent le refroidissement de la surface de l’océan dans l’océan Austral et l’Atlantique-Nord, augmentant par là le déséquilibre énergétique de la planète et le flux de chaleur vers la plupart de la surface des océans de la Terre. Le refroidissement de la surface de l’océan Austral, augmentant la stratification, ralentissant la formation des eaux profondes, et augmentant la perte de masse des plateformes glaciaires. Ces effets secondaires rendent les plateformes glaciaires en contact avec l’océan vulnérable à une désintégration qui s’accélère. Nous postulons que la perte de masse de la glace la plus vulnérable, suffisante pour augmenter le niveau de la mer de plusieurs mètres, est mieux approximée par une exponentielle que par une réponse plus linéaire. Des temps de doublement de 10, 20 ou 40 ans aboutissent à une montée de niveau de la mer de plusieurs mètres en environ 50, 100 ou 200 ans. Le temps de doublement de la fonte de glace récente est plutôt dans le bas de cette fourchette, mais les données sont trop récentes pour confirmer la nature de cette réponse. Ces effets secondaires, qui incluent le réchauffement sous la surface de l’océan, aident à expliquer les données paléoclimatiques et indiquent un rôle dominant de l’océan Austral dans la contrôle du CO2 atmosphérique, qui exerce un contrôle étroit sur la température globale et le niveau de la mer. L’échelle millénaire (500-2000 ans) de la ventilation de l’océan profond affecte l’échelle de temps pour un changement naturel de CO2 et par là l’échelle de temps pour un climat paléo-global, les changements des plateformes glaciaires, mais cette échelle paléo-millénaire ne devrait pas être mal interprétée comme l’échelle pour la réponse des plateformes glaciaires à un rapide, et important forçage humain. Ces effets secondaires climatiques aident à l’interprétation des événements tardifs de l’interglaciaire précédent, quand le niveau de la mer est monté à +6-9 mètres avec des preuves de tempêtes extrêmes alors que la Terre était moins d’1°C plus chaude qu’aujourd’hui. La fonte des glaces qui refroidit l’Atlantique Nord et l’Océan du Sud augmente les gradients de température atmosphériques, l’énergie cinétique turbulente, et la baroclinicité, causant par là des tempêtes plus puissantes. Les modèles, les preuves paléoclimatiques et les observations en cours impliquent ensemble que 2°C de réchauffement au dessus du niveau préindustriel pourrait être dangereux. Si les fortes émissions des combustibles fossiles continuent, nous prédisons qu’elles vont amener (1) le refroidissement de l’océan Austral, surtout dans l’hémisphère Ouest ; (2) le ralentissement de la circulation océanique autour de l’océan Austral; (3) le ralentissement et éventuellement l’arrêt de la circulation thermohaline de l’Atlantique avec un refroidissement de la région Nord-Atlantique ; (4) des tempêtes de plus en plus puissantes ; et (5) une montée de niveau de la mer qui augmente de façon non linéaire, et atteindra plusieurs mètres sur une échelle de temps de 50 – 150 ans. Ces prédictions, en particulier le refroidissement dans l’océan Austral et l’Atlantique Nord, avec un réchauffement réduit (et même un refroidissement) de l’Europe, diffèrent fondamentalement des actuelles évaluations du changement climatique. Nous discutons les observations et les modèles nécessaires pour rejeter ou éclaircir ces affirmations.

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